DE KUUJJUAQ À PUVIRNITUQ

JEUDI LE 17 AOÛT

Samedi matin le 12, on prend l'avion pour Puvi ; 1h50 de vol au-dessus des nuages. On ne sait pas encore de quoi le territoire a l'air vu d'en l'air.

En attendant... C'est au tour de Chantal de parler de  sa semaine de formation avec les nouveaux  profs qui, tout comme elle, sont dépaysés, curieux, inquiets etc. Mais ce fut très agréable ; les conseillers  pédagogique sont d'une grande générosité. On nous présente du beau matériel qui «devrait» se retrouver dans nos classes. À mon grand plaisir et étonnement, beaucoup de matériel ressemble à celui de Montessori...D'ailleurs, on suggère fortement de l'utiliser pour  une meilleure compréhension et d'instaurer des plans  de travail afin de favoriser l'autonomie tout en respectant le rythme d'apprentissage de chaque élève! Quel bonheur pour mes oreilles que d'entendre cela! On ne réinvente pas la roue!

Les ateliers sont bien ciblés, on divise en secteurs: français et anglais, puis primaire et secondaire, quelques ateliers sont en grands groupe.

Un bloc neuf à Kuujjuaq

 Par exemple, au gymnase, on  nous a fait vivre des jeux autrefois pratiqués  par les Inuits vivant dans les igloos ; jeux qui sont en train de se perdre... Ils n'avaient pas de matériel pour jouer, pas de balles, pas de  ballons, pas de raquettes mais ils avaient à leur disposition de  grands espaces de jeux. Vraiment très difficiles ces jeux! Oh la la!

De même, nous sommes tous bien avisés de ne pas divulguer les noms ou des photos sans la permission des gens, c'est la moindre des choses de respecter leur intimité, car dans les petits villages tout le monde se connaît.

L'essence arrive par bateau dans la baie d'Ungava, elle est
pompée dans un plus petit bateau qui remonte la Koksoak tant qu'il
peut puis est pompée dans des barges puis encore pompée dans
des grands réservoirs avant d'être pompée dans un camion qui la pompe
à la station service qui la pompe finalement dans ton 4 roues! 1,74$/l.

Avant de partir de Kuujjuaq, une église catholique sur pilotis
pattes d'éléphant

Ce vendredi matin, on a eu le plaisir de recevoir  deux femmes  venues exécuter des chants de gorge. Ceux-ci peuvent représentés différents sons: le vent, la rivière, les outardes, les outils, les insectes! Un peu comme une petite compétition : «je te tiens par la barbichette, tu me tiens par la barbichette....La personne qui perd le rythme est perdante. Le fait de faire des chants de gorge est un atout pour une femme tout comme de savoir coudre pour se trouver un mari. Anciennement, les femmes accueillaient les hommes qui revenaient de la chasse avec ces chants. Il y a aussi le «rap» d'insultes pour évacuer les tensions; exemple :

1- Tu m'énerves avec tes grosses lunettes

2- Et toi et ton éternel foulard que je trouve trop laid

1- J'aime pas ça quand t'es trop proche de moi, tu pues

2- Et toi, tu parles bien trop fort...etc

Celui qui n'a plus rien à dire est le perdant.

10h30, samedi matin. Notre avion sort des nuages et on a quelques secondes pour admirer Puvi du d'en haut.  Sans arbres, les maisons semblent plus grosses qu'en réalité. On voit grand, on voit loin, on voit tout! Une espèce de cow-boy nous accueille accompagné de Benoît le directeur de l'école. C'est Luc, le responsable des ressources matérielles pour tout le secteur de la baie d'Hudson. Il a l'air surmené mais très sympathique. Il nous conduit à notre nouveau chez-nous. Ça va être plus facile qu'à Kuujjuaq parce qu'il n'y a pas de noms de rues... que des numéros. Nous habitons le 155, J0M1P0. That's it! Essayez ça, ça va se rendre...

Notre magnifique bungalow pré-fab.

Comme vous pouvez le constater en lisant ces lignes, on a Internet et le téléphone fixe. Pas de mobile par ici.

Une journée et demi et notre installation est complétée. Nous pouvons même souper dimanche avec de la truite et de la morue fraîchement pêchées. Faudra que je mette un frein à la pêche parce que nous allons pouvoir manger du poisson trois repas par jour! Y'a pas de honte à décrocher.

Peut-être un signe

Faudra gérer notre taux de mercure...
un beau mâle d'une couple de livres.
Mon moulinet mesure un peu plus de 4 po.

Heureusement qu'on est à Puvi. On est dans un village Gaulois. Puvi est le seul village à avoir refusé de signer la Convention de la Baie James. Ce sont des séparatistes et ça nous plait. Ce qui me plait encore plus, c'est que le territoire est libre d'accès (terres publiques) et que je peux chasser et pêcher sans avoir à demander de permission ou à prendre de guide. C'est le seul village où cela est possible au Nunavik... ouf!!! J'aurais trouvé ça dur ailleurs.

Chaque jour je pars à pieds dans une direction différente... la provision s'en trouve réduite puisqu'il n'y en a pas beaucoup. C'est la saison des plaque-bières, l'espèce de petite catherinette orange, et aussi des bleuets. Dans la toundra, on voit souvent des panaches de caribou qui ont été laissés sur place par les chasseurs. Ici, pas de panaches exposés au-dessus des portes de garage. On ne chasse pas pour grossir nos égos mais pour manger... et on ne mange pas le panache.

Mon 4 roues est quelque part à attendre le bateau. Il devrait arriver vers la fin de septembre si tout va bien... Je pensais qu'il arriverait plus vite un peu. Pas de problème, Julie, une infirmière rencontrée lors de notre première sortie de pêche dimanche dernier, part en vacances pour 6 semaines et nous prête le sien... un Honda 2013!!! Simonaque qu'elle est fine. Il va très bien.

Ça ne fait pas longtemps qu'il est là celui là...

Pour la bouffe, il y a 2 marchés (magasins généraux) qui appartiennent à la Co-op Puvi. Les prix sont évidemment plus élevés et il faut faire son marché lundi ou mardi sinon le choix s'amenuise rapidement. On peut également faire l'épicerie par Internet dans un marché de Valleyfield. On va essayer ça bientôt.

La température : Kuujjuaq était ±3 degrés plus froid que Montréal et Puvi est ±3 degrés plus frais que Kuujjuaq... pas besoin de culottes courtes! Pour les insectes, après 2 semaines, on n'a pas encore utilisé de répulsif... paraît que la saison des mouches c'est août-septembre.

On s'en reparle...

À bientôt