KUUJJUAQ, LE 11 AOÛT 2017
Population : 2 700 habitants environ et c'est la capitale du Nunavik.
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Façade de la DPJ |
En arrivant à Kuujjuaq, on se demande si on ne nous a pas mal informés ou si le pilote nous fait une farce ; il y a des arbres! C'est la première chose qu'on apprend en arrivant. On est encore dans la steppe ; pour une steppette d'une semaine. Vous saurez certainement trouver une définition qui vous conviendra. Pour moi, ça veut dire qu'on n'est pas encore arrivés. C'est aussi la limite nord des forêts. On n'a pas besoin d'aller loin pour être dans la toundra ; environ 15 minutes à pieds.
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Notre premier Inukshuk à l'entrée de la ville |
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C'est bien utile les pictogrammes |
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Il y en a de beaucoup moins modestes que celui-ci mais
peut-être pas plus pratiques |
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Le Kuujjuaq Inn, notre hôtel ; confortable. |
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Même la religion doit s'adapter au climat... |
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Les bleuets doivent ramper pour rester attachés au plant |
Petite surprise, que j'aurais pu trouver avant d'arriver ici, Kuujjuaq est une Réserve au sens de la loi sur les Indiens du Canada ; le Canada n'est pas entièrement arrivé à parler d'une seule voix pour désigner les Premières Nations. Dans une Réserve, il faut avoir la permission de la Communauté pour chasser ou pêcher... la permission veut dire un permis et des conditions spéciales. Il faut payer le droit d'accès à 30$ la journée et louer les services d'un guide (250$) pour avoir le droit et le privilège de pêcher sur le territoire de la réserve qui doit bien couvrir une bonne centaine de km tout autour. Puisque Puvirnituq n'est pas une réserve, j'ai décidé de laisser ma ligne au sec pour encore quelques jours. Une chance que le poste de Chantal n'est pas ici...
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La chicoutai, c'est bon mais je préfère les catherinettes |
Sur les plateaux, en bordure des marécages et des quelques petits bosquets d'arbustes, on peut trouver une variété intéressante de petits fruits : chicoutai (plaquebières), bleuets, canneberges (pas encore matures), gadelles rouges, et d'autres que je ne connais pas encore. De quoi bien compléter un repas.
La formation de Chantal se déroule bien mais ses journées sont remplies. Quelques séances débordent le cadre de l'enseignement et portent sur l'histoire des Inuits, les communications ainsi que sur la vie dans le nord. Je peux y participer et c'est très intéressant. Chantal fait de belles rencontres de futurs collègues. Bien que nous soyons les seuls à aller à Puvirnituq, quelques unes sont conseillères pédagogiques et viendront la voir occasionnellement.
Denis, le frère de Chantal, est venu à Fort Chimo (Kuujjuaq) et dans la région en 1972 dans le cadre de la réimplantation des buffles. À cette occasion il avait pris des photos de divers personnages des environs. Il m'en a remis 5 avant mon départ, espérant que je pourrais retracer l'histoire de ces personnages. Mardi, j'ai rencontré un Inouk qui m'a grandement impressionné et à qui j'ai parlé de mon admiration. Je l'avais vu partir en vélo avec deux jambes artificielles. Son histoire est émouvante. Il y a environ 50 ans, alors qu'il avait 10 ans, il était parti à la chasse avec ses parents et son frère sur une motoneige et une autre famille sur une autre motoneige. Ils se sont séparés dans le blizzard, se sont perdus de vue et leur motoneige est tombée en panne. Il a fallu 4 jours pour les retrouver. Il est le seul survivant mais il avait les deux pieds congelés. Ils ont dû l'amputer. Toujours est-il qu'il m'a dit qu'il connaissait un personnage sur les photos, un ancien pilote de St-Félicien air service qui est devenu Québec air par la suite je pense.
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C'était quoi déjà le nom de ta rue????? |
Hier, je suis allé voir la marina sur le pouce puisqu'elle est à plus d'une heure de marche. Au retour, je voulais marcher mais une camionnette s'arrête et le conducteur m'offre de me ramener en ville. J'accepte. En route, je montre la photo du pilote en question... c'est son beau-frère! Je montre les autres portraits et il reconnaît presque tous les personnages sauf deux. L'un a été guide sur la rivière George, l'autre, une dame qui a maintenant plus de 90 ans et qui est hospitalisée, un autre qui est décédé mais dont la fille vit tout près. J'ai eu le privilège de jaser une bonne heure avec le pilote maintenant retraité ainsi qu'avec plusieurs autres de ses amis. Je leur raconte ma rencontre avec le cycliste... c'est lui qui l'a retrouvé à l'article de la mort il y a 50 ans! C'est à se demander si la population n'était pas de moins de 5 habitants en 1970!
Finalement, notre vol pour Puvirnituq est samedi matin à 8h30. on y sera vers 10h.
On va retrouver nos 26 caisses de bagages et s'installer dans notre nouvelle adresse que nous ne connaissons pas encore.
Et bien, fort intéressant comme voyage. Le choc culturel garanti. Vous êtes priviligiés de pouvoir vivre une autre réalité autrement.
RépondreEffacerTiens nous sommes en phase.
Je suis en discussion avec la communauté de muingan pour intégrer le INNU sur mes plateformes. Je suis déjà à 11 langues africaines, pourquoi pas modéliser cette langue des inuits qui doit être belle à entendre. Je suis convaincu que la communauté serait motivé de pouvoir apprendre dans leurs langues, en français voir en anglais avec l'internet pour développer les compétences du 21 ième siècle. Bon séjour à vous deux. Tony PS je suis maintenant à Montréal.