DÉJÀ UN MOIS
PUVIRNITUQ, 4 SEPTEMBRE 2017
Cette semaine, nous allons franchir le seuil du deuxième mois de notre aventure. Étonnant comme ça passe vite! Déjà fini dans 10 mois! Notre installation est complète et nous commençons à tisser des liens avec d'autres enseignants et avec des membres de la communauté locale.
À l'atelier, je travaille avec 3 Inuits fort sympathiques : Ali, Mohammed et José. Et on n'est ni en pays arabe ni hispanophone! Il faut laisser les choses se placer progressivement pour avoir un contact réel... ils ont l'habitude des gens qui viennent et repartent après un an ou deux. Il n'y a pas grand intérêt pour eux à approfondir une relation dans un tel contexte. Alors, on se contente d'une relation superficielle... faudra bien s'y faire. Ils adorent taquiner et faire des blagues. Ils sont rieurs... faut pas se gêner pour leur donner l'occasion de rire de nous. Ça brise l'indifférence!
Je réalise des projets spéciaux ; le dépannage et la maintenance générale c'est l'affaire de mes collègues. À ce jour, j'ai modifié des systèmes de fermeture de portes des maisons prêtées aux profs, isolé des portiques et fait la finition intérieure, installé un plancher flottant dans une maison, Luc, le sympathique contremaître me dit que je peux travailler autant que je veux... Faut peut-être pas me dire ça! Quand-est-ce qu'on arrête? Je vais tenter de l'apprendre... Je vais essayer e me limiter à une vingtaine d'heures par semaine.
J'ai hérité d'un véhicule de service. Je ne sais pas encore si c'est moi qui serai au service du véhicule! Étonnant de voir à quel point il n'est pas nécessaire d'aller loin pour détériorer autant la mécanique que la carrosserie... et le mien a particulièrement souffert! Suspension finie, porte droite qui s'ouvre sans pré-avis, cabossé tout le tour, sièges mangés par on ne sait quoi, tableau de bord à moitié démantelé, toutes les lumières d'avertissement sont allumées, sauf la rouge indiquant qu'il faut arrêter, plus on écrase l'accélérateur, plus il ralentit... l'ordinateur de bord me dit qu'il y a un «lowpower engine», «Tire inflate default» et plein d'autres messages qu'il vaut mieux ignorer. Les ti-Guimont vont être contents d'apprendre que ce n'est pas un Ford... c'est un Chevrolet Silverado (silver radeau). Mais le mécanicien du m'a dit qu'il ne va pas me laisser un panne totale! Je lui fais confiance. Le pire qu'il peut arriver c'est que je tombe en panne à 8 km du village et je n'ai rien à faire là avec le pickup. Après, pas de route! J'ai fait le plein, il était au quart; 189$! L'essence est à 1,75$.
Je n'ai pas encore commencé la chasse. Il me manque des informations et je ne sais toujours pas s'il me faut un permis que je voudrais acheter de toute manière. La personne qui détient l'info et les permis est toujours à la chasse! Le plus simple, c'est de chasser avec un Inuit. J'ai déjà contacté une couple de gars avec qui je pourrais aller. À suiiiire!
On a reçu notre première commande d'épicerie par avion cargo. On commande au plus tard le mardi matin et on reçoit le jeudi ou le vendredi. Exceptionnellement, on a reçu la nôtre samedi... paraît que l'exception fait la règle. Il n'y a pas trop à s'inquiéter puisqu'ils ne brisent pas la chaîne de froid. Le congelé est conservé au congélateur et le reste au frigo. Seul petit problème, il ne nous avisent pas lors de l'arrivée. Faut donc être autonomes.
Les maisons sont équipées de toilettes de tente roulotte ; ce qui nous donne l'occasion quotidienne de jouer dans notre petit tas de crottes puisqu'il faut de l'aide pour évacuer et garder la chose propre. Ce matin, j'en avais assez pour me sculpter un curé ou un professeur mais pas assez pour sculpter un avocat! Puisqu'il n'est pas possible d'avoir de réseau d'aqueduc ou d'égout à cause du pergélisol, chaque logement est approvisionné en eau potable et les égouts sont pompés presque quotidiennement. Des camions citernes assurent ce service 7 jours par semaine. Rassurez vous, il y a un camion différent pour chaque opération. Pour bien comprendre le problème, un aqueduc enterré va être dans le pergélisol s'il est trop creux et il va geler l'hiver s'il n'est pas assez creux... c'est comme certaines personnes : trop petites pour les grosses jobs et trop grosses pour les petites. Y'a pas de solution. Notre eau potable vient de la rivière Puvirnituq. La station de pompage est à 3 km à l'est du village. Il y a un pipeline isolé et chauffé électriquement qui assure l'amenée de l'eau jusqu'au réservoir situé dans le village. Pas de château d'eau, il gèlerait. Le réservoir est dans un local chauffé. Par précaution, on fait bouillir l'eau qu'on boit juste au cas où quelqu'un se tromperait de camion...
On est encore en voyage de noces. Plein de découvertes et de surprises nous attendent encore.
À bientôt
Cette semaine, nous allons franchir le seuil du deuxième mois de notre aventure. Étonnant comme ça passe vite! Déjà fini dans 10 mois! Notre installation est complète et nous commençons à tisser des liens avec d'autres enseignants et avec des membres de la communauté locale.
À l'atelier, je travaille avec 3 Inuits fort sympathiques : Ali, Mohammed et José. Et on n'est ni en pays arabe ni hispanophone! Il faut laisser les choses se placer progressivement pour avoir un contact réel... ils ont l'habitude des gens qui viennent et repartent après un an ou deux. Il n'y a pas grand intérêt pour eux à approfondir une relation dans un tel contexte. Alors, on se contente d'une relation superficielle... faudra bien s'y faire. Ils adorent taquiner et faire des blagues. Ils sont rieurs... faut pas se gêner pour leur donner l'occasion de rire de nous. Ça brise l'indifférence!
Je réalise des projets spéciaux ; le dépannage et la maintenance générale c'est l'affaire de mes collègues. À ce jour, j'ai modifié des systèmes de fermeture de portes des maisons prêtées aux profs, isolé des portiques et fait la finition intérieure, installé un plancher flottant dans une maison, Luc, le sympathique contremaître me dit que je peux travailler autant que je veux... Faut peut-être pas me dire ça! Quand-est-ce qu'on arrête? Je vais tenter de l'apprendre... Je vais essayer e me limiter à une vingtaine d'heures par semaine.
L'hôpital. Il y en a 2 au Nunavik. L'autre est à Kuujjuaq. |
Toutes les constructions sont sur pilotis à cause du pergélisol. Sinon, il y a dégel sous la maison et tout devient croche. Comme à Dawson City au Yukon. |
François, un prof de sciences. On est dans la toundra... à perte de vue! |
Probablement les restes d'une attaque par les loups. Ils ne mangent que les fesses. |
Je n'ai pas encore commencé la chasse. Il me manque des informations et je ne sais toujours pas s'il me faut un permis que je voudrais acheter de toute manière. La personne qui détient l'info et les permis est toujours à la chasse! Le plus simple, c'est de chasser avec un Inuit. J'ai déjà contacté une couple de gars avec qui je pourrais aller. À suiiiire!
On a reçu notre première commande d'épicerie par avion cargo. On commande au plus tard le mardi matin et on reçoit le jeudi ou le vendredi. Exceptionnellement, on a reçu la nôtre samedi... paraît que l'exception fait la règle. Il n'y a pas trop à s'inquiéter puisqu'ils ne brisent pas la chaîne de froid. Le congelé est conservé au congélateur et le reste au frigo. Seul petit problème, il ne nous avisent pas lors de l'arrivée. Faut donc être autonomes.
Les maisons sont équipées de toilettes de tente roulotte ; ce qui nous donne l'occasion quotidienne de jouer dans notre petit tas de crottes puisqu'il faut de l'aide pour évacuer et garder la chose propre. Ce matin, j'en avais assez pour me sculpter un curé ou un professeur mais pas assez pour sculpter un avocat! Puisqu'il n'est pas possible d'avoir de réseau d'aqueduc ou d'égout à cause du pergélisol, chaque logement est approvisionné en eau potable et les égouts sont pompés presque quotidiennement. Des camions citernes assurent ce service 7 jours par semaine. Rassurez vous, il y a un camion différent pour chaque opération. Pour bien comprendre le problème, un aqueduc enterré va être dans le pergélisol s'il est trop creux et il va geler l'hiver s'il n'est pas assez creux... c'est comme certaines personnes : trop petites pour les grosses jobs et trop grosses pour les petites. Y'a pas de solution. Notre eau potable vient de la rivière Puvirnituq. La station de pompage est à 3 km à l'est du village. Il y a un pipeline isolé et chauffé électriquement qui assure l'amenée de l'eau jusqu'au réservoir situé dans le village. Pas de château d'eau, il gèlerait. Le réservoir est dans un local chauffé. Par précaution, on fait bouillir l'eau qu'on boit juste au cas où quelqu'un se tromperait de camion...
On est encore en voyage de noces. Plein de découvertes et de surprises nous attendent encore.
À bientôt
Merci Jocelyn, c est une belle description que tu nous fais. En espérant que tu nous montre une certaine réalité. Et que vous vous adaptez suffisamment pour être quand même heureux
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